Monday, December 24, 2012

                    
                          
THE PERFECT WIFE

Kallikagathe, this is the word that best describes Nirvah, « Fifie », an
intelligent loving woman. This is a short story of the life of Nirvah Gauthier,
 which we will call Kallikagathe. She was born and raised in Haïti and married
Camille Gauthier on February 22, some 50 years ago. She remains loyal to
her Family and marriage.

In 1964, along with her husband, she moved from Haïti to New York, and
there she worked as a billing clerk. In 1988, she moved from New York to
Miami, where she currently resides. In the mean time she managed to raise
four fine boys and yet maintain her sanity. Her chores included, ( and still
Include ) cleaning, cooking for a large family, etc, etc…

Her Husband says, « Nirvah is a perfect wife and she has excellent qualities. »
He explains that he finds deep understanding and a loving companionship with her.

She enjoys the beautiful art of home decorating and also finds peace in gardening.
 Kallikagathe is a dewout Catholic, believes in the life, death and resurrection of
Jésus Christ.

At the present time she is practicing health care and at the same time keeping an
orderly home. Now, she demonstrates great pleasure in enjoying time with her six
 grandchildren.

She has been blessed by exceptional health, and hopes that this will be the case
 when she reaches the age of 75, when she retires, so she can spend the rest of
her life enjoying her husband, children and grandchildren.

Don Camilo

( Source: Panacea, Volume II, No 5, Spring 1997 )

February 22, 2008

 
                                              THE PERFECT WIFE

Thursday, November 1, 2012


Méthode suggérée :

Les domaines de connaissance étant multiples, il s’agit d’un savoir encyclopédique à découvrir, à répertorier. Il faut que ce soit un travail d’équipe multidisciplinaire. Chacun dans sa branche établit peu à peu le

savoir disponible. Avec des passes successives, qui vont en s’élargissant, en s’approfondissant. C’est le cercle du savoir, le PATRIMOINE SAVOIR FAIRE TRADITIONNELS                         Alex Duquella 20 sept 2012

Quelques notes repères

A chaque domaine de la connaissance est associé un ensemble de savoir-faire,  de connaissances empiriques et de connaissances scientifiques. Savoir-faire semble être associé à un métier manuel, mais il est aussi bien à des connaissances précises qui permettent de résoudre des problèmes, d’affronter des situations inattendues. Le savoir-faire est la routine, le métier, la technique, l’expérience dans un domaine particulier qui nous rend particulièrement performant.

Savoir-faire devrait être associé à créativité, imagination, intuition, déduction.

Manier l’outil avec dextérité est un premier savoir-faire. Produire une œuvre d’art avec l’outil relève d’un autre niveau de savoir-faire. Le grand artiste Tiga insistait même que l’artiste selon ses besoins de création créait l’outil adéquat, ce qui nous amène à un niveau encore plus élevé de savoir-faire.

Domaines :

Agriculture, polyculture, rotation, engrais, protection, vannier, le syndic en irrigation,

Médecine, thé, infusion, massage, « rale », simple lié à réflexologie,

Métallurgie, or, cuivre, acier, aluminium, potin, forge, Ferblantier, forgeron, mineur,

Les taïnos pratiquaient la métallurgie de l’or

Pêche, les nuages dans le ciel signalent la pêche qui sera bonne

Élevage, croisement, maquignon, dompteur, vétérinaire,

Elevage dans des domaines variés, volaille, porc, chèvre, bœuf, cheval, mouton, pisciculture, ruche, lapin,

Construction, de maison, en bois, en terre, en maçonnerie, maçon, charpentier, ferrailleur, terrasseur, jardinier, carreleur, vitrier, ferronnier, maréchal ferrant, tôlier, couvreur, cordeur,

Construction marine, bois fouye,  pipirite,

Architecture, ville, campagne

Agro industrie, aqueduc, canaux, ponts,

Art, arts plastiques, peinture, sculpture, gravure, céramique,

Artisanat, de toute sorte, artisanat d’art, artisanat utilitaire

Langue créole, les proverbes, les contes, conteur « griot » d’Afrique, tire kont,

Musique, les instruments, les rythmes, les chants, musicien chanteur

Transport, à pied, à dos de bête, en canot, bicyclette, moto, en camion, train, avion

Les routes et voies de communication, sentiers, chemin découpé, sentier serpentant contrôle de la pente, ponts, gués, viaduc,

Connaissance du territoire, montagnes, plaines, vallées, grottes, forêts, littoral, bord de mer, la mer, marais salants, sources chaudes, rivières, lacs, étangs… guide, géographe

Outillage, outil en pierre, en bois en métal, couteau et hache de pierre, la bêche, machette couline, machette pour fouiller, pour la banane, pour le bois lourd machette de bucheron ou de charpentier, la hache, serpette, Kouto digo, couteau pour le riz, la masse

Armement, pierre, bois, métal, armurier

Nourriture, cuisinier

Habillement, textile, coton, pite, chanvre, soie, protection contre le soleil, l’humidité, laisser passer la brise. Couturier, modiste, designer,

Ameublement, hamac, dodine, chaise bas, balancine, katchoumboumbe, menuisier, ébéniste, charpentier, bucheron, charbonnier…

Unités de poids et mesures, poids, volumes, longueurs, largeurs, hauteur, contenance liquide grains, force, température, marchand, commerçant, revendeur, pacotilleur, 

Mystique,

Relation entre les règnes, minéral, végétal, animal, humain

Equilibre dans la nature, flore, faune

Les éléments air, feu, eau, terre

Croisement de race, de culture, de religion, acceptation mutuelle, respect mutuel,  « tout moun se moun, men tout moun pa menm ». Les ressemblances les différences.

Les bases de l’union, de la solidarité.

Notre tradition de résistance, vivre libres ou mourir des taïnos. Liberté ou la mort des indigènes. Le marronage.

Nos faiblesses, préjugé, acculturation « fè makak » copier, « sove patat », « grese pat »

Les deux mondes, deux peuples, deux cultures

Avons-nous une culture propre ? La culture créole.

Le savoir-faire prend des formes variées :

Savoir faire, savoir vivre, savoir se battre, se défendre, savoir aimer, savoir prier, savoir résister, savoir prendre la fuite, savoir interpréter les signes de la nature, savoir comprendre soi-même, comprendre les autres, savoir s’orienter,

 

Règles de savoir vivre dans notre milieu. Le bonjour qui délie les langues, qui brise la glace. Le merci. La relation avec le mot « moun « chez nous. « Nou tout nou se moun, tout moun se moun. » Honneur, respect !

 

Le savoir-faire s’exerce dans chaque matériau.

Coton, matelassier, métier à tisser, tisserand

Cuir : cordonnier, sellier, gaine pour machette de Pont l’Estère , cireur de chaussures

Paille, chapellier,

Bois, « tambouyé », manche pour houe, pique, hache,

La maison : maîtresse, bonne, cuisinière, garçon la cour, lessiveuse, plombier, jardinier, ramasseur de fatras,

Marchande de lait, de charbon, les pratiques « pye bèf pou pye bèf m al pran l kay pratik », machann akasan, pistache, carte de telephone, les nouveaux métiers qui se créent avec les nouveaux développements

Canzo, la cuisinière prend le charbon rouge avec les doigts avec dextérité, le mécanicien soudeur prend le fer chaud jusqu’à un certain point. Les soudeurs soudent avec des lunettes noires ou vertes insuffisantes.

Les Jérémiens à force d’observer les bateaux au loin développent leur acuité visuelle ce qui leur permettait dans l’armée de devenir de bons tireurs.

Le tireur de bâton arrive à parer les coups, par réflexe mais surtout pour avoir maîtrisé l’art d’observer la position de l’adversaire et sa position propre. Il se situe dans l’espace. Le danseur le fait, les joueurs de football de basket, les tireurs en escrime… le font.

 

Le savoir-faire s’exprime dans la connaissance de faire des choses connaissance qui devient un métier. Ou encore on a des métiers qui demandent un ensemble de savoir-faire.

Ou encore des personnes dans des positions particulières développent un ensemble de connaissances utiles à la société, la grand-mère, pleine de ressources.

 

Comment se fait l’acquisition de la connaissance, par l’observation, l’entrainement, la curiosité, l’expérimentation, l’éducation, le passage d’information en rêve, en vision. Cette connaissance s’acquiert à l’école, dans la famille, à l’école de La vie.

Ex : maître d’arme en bâton, (entrainement long et continu), paysan et la machette, le voleur à la tire, « aoussa », l’écriture jusqu’à la calligraphie.

Comment reconnaître la bonne bête (poitrail, croupe), le bon fruit, la bonne personne, la bonne terre, le bon filon,

Comment attirer la reine d’abeille pour faire la ruche,

Le savoir-faire couvre l’aspect physique, tout aussi bien d’autres aspects, psychologique,

Comment reconnaître la bonne femme, la croupe, le dada, les jambes, la cheville, la cambrure des reins.

Comment reconnaître l’intelligence, la vivacité d’esprit, les yeux vifs, yeux intelligents. « Je kale »

Le langage des yeux. On voit l’intention dans les yeux, le boxeur baisse les yeux pour cacher ses intentions, l’esclave baisse les yeux pour ne pas laisser voir la haine qui couve dans son cœur. Savoir-faire dans ces cas c’est observer pour capter les mouvements, les intentions, les changements, les nuances. On se rappelle le premier système de signaux corporels par rapport au deuxième système le langage, la parole. Toute vérité n’est pas bonne à dire. Le sage tourne la parole sept fois dans sa bouche avant de parler. La parole est d’argent, le silence est d’or.

Attentif aux changements dans l’environnement, harmonie avec l’environnement. Il faut prendre le temps de connaître, de découvrir, d’apprécier, de distinguer

 

Le savoir-faire traditionnel se retrouve pratiquement dans la plupart des branches d’activité de la société.

Quelques exemples :

Agriculture la petite industrie ou l’artisanat de la canne apparue depuis tantôt 500 ans, depuis l’arrivée des conquérants espagnols.

Les formes de culture et d’industrie varient. Les formes modernes voisinent les formes traditionnelles. Moulin à bras d’homme, moulin à bête, moulin à eau, à vapeur, à carburant. Chaufferie pour produire le sirop. Guildive pour obtenir le clairin à partir du sirop ou à partir du jus de canne.  Production de rapadou, de sucre. Tout ceci demande un savoir-faire précis. Les activités connexes telles que transport, semé, nettoyage, coupe, arrosage, de même.

Métiers associés, agriculteurs, coupeurs de canne, chauffeur de moulin, chauffeur de chaufferie, de guildive, de rhumerie, conducteurs de bêtes, de cabrouettes, de camions, mécaniciens, forgerons (machokèt), soudeurs de cuivre ou bronze pour la guildive, de tôle, charpentiers, menuisiers, chimiste, vannier, bucheron

Les instruments, houe, piquois, machette, charrue, marteau, serpette, hache,

Instruments de mesure le densimètre, quantité en poids en volume, liquide.

Mots associés, cheminées tirant d’air, clapet, contrôle d’humidité du bois de la paille,

Exemples : le moulin traditionnel extrait en moyenne au maximum 60% du sucre de la bagasse. La rhumerie Barbancourt  pulvérise la bagasse dans une deuxième passe de moulin et plonge le produit dans l’eau qui absorbe jusqu’à 90% du sucre. La bagasse en poudre est séchée au soleil. Elle contient assez d’énergie pour faire marcher la chaudière de vapeur qui fait tourner les moulins à vapeur. C’est une technologie avancée.

Le technicien de Léogane a écouté avec sagesse et a commenté il faut pouvoir au niveau du moulin traditionnel ou de la guildive saisir la bagasse à la main pour l’introduire dans la presse ou dans le fourneau. Coupant court gentiment au discours sur la technologie avancée de Barbancourt.

Le petit moulin à bête et la chaufferie toute proche dans la plaine près de St Michel ont été une leçon de chose. Les rouleaux verticaux montés en triangle au lieu d’en ligne selon la tradition sont une amélioration pour réduire le nombre de passe de la tige de canne. Les chaudières pour le sirop sont construites de demi-drums en tôle d’acier. Le responsable du moulin a entendu la question sur la simplicité singulière des chaudières par rapport aux chaudières traditionnelles en calotte sphérique coulées en fonderie qui ne sont plus disponibles. Il s’est moqué de la question, le sirop est produit. Seulement il faut renouveler les drums plus souvent. La plaine est boueuse on ne peut plus. Comment assurer le transport du sirop avec des cabrouettes dont les roues vont s’enfoncer dans la vase. La réponse est venue avec la petite caravane de mulets venue charger des bidons de sirop pour les acheminer à la guildive au bourg. Le savoir-faire est présent les problèmes sont résolus.

 

Coupeur de canne, la canne coupée se met en fagot ou paquet de 25 livres environ. Un coupeur de canne moyen coupe en une journée l’équivalent de 400 paquets avec la canne brulée. Les bons coupeurs arrivent à doubler tripler la quantité moyenne. Certains même à quadrupler ou quintupler. Un coupeur inexpérimenté peine à arriver à 100 paquets.

Relation l’homme et la technique. Une phrase  célèbre dit « Le travail c’est la dignité » un autre dit encore « L’éducation élève l’homme à la dignité de son être ». L’homme qui a un métier regarde l’interlocuteur en face d’égal à égal. Le M. s’est approché le tronc bien droit, les yeux jaugeant le curieux. Métier : « chauffeur de moulin ». Tout un savoir-faire et une expérience derrière ce titre.

Forgeron « travay machòkèt ». Du temps de la colonie chaque habitation ou plantation avait son équipe technique, forgeron, charpentier ou menuisier, maquignon. Un forgeron célèbre s’appelait Machoquette. Pourtant dans notre créole le travail grossier manquant de finesse est qualifié de travail « machokèt ». Nos ancêtres venus en esclavage à St Domingue ont apporté leurs connaissances en forge en travail des métaux. Ogou le loa forgeron depuis l’Afrique est présent avec nous. L’esclave était capable d’apprécier le travail grossier. Effectivement le travail de forge lié à l’usine n’avait pas à atteindre une grande finesse. Nos historiens n’ont pas beaucoup fouillé sur le niveau technique des « esclaves à talents ». La tradition de métier est forte chez nous.

Pour les élèves fréquentant l’école telle qu’elle est planifiée, cette tradition n’est pas suivie, elle est même dénoncée avec la contradiction inventée de métier intellectuel valorisant et métier manuel dévalorisant. Le savoir-faire traditionnel tel que posé reflète cette attitude de mépris, de curiosité vis-à-vis d’une connaissance aussi précise existant chez une personne n’ayant pas fréquenté l’école classique.

Les métiers du bois pour aboutir aux canots, au tambour, pilon, chaise, dodine, rouleau de moulin, engrenage avec dent en bois, charrette, porte, fenêtre. Des bateaux de 80 à 100 tonnes et dans la grande tradition 250 à 300 tonnes sont construits sur nos plages.

Les taïnos faisaient des canoës en bois fouillé pouvant prendre 70 personnes. Jusqu’à présent nos charpentiers font de grands canoës prenant  12 à 15 personnes. Sur l’Artibonite devant le marché de Mirebalais, certains canoës peuvent transporter des bêtes de charge. La hache en pierre ou en acier et le feu permettent de creuser le tronc d’arbre.

Les charpentiers marins de la Grand Anse se convertissent facilement en charpentier de construction d’édifice même avec des formes sophistiquées, comprenant très bien les arcs différents arc circulaire, elliptique, parabolique. Dans les bateaux ils jonglent avec les arcs, en travaillant la coque, les traverses les arceaux différents pour obtenir la forme voulue pour chaland, bateau de pêche. Des bateaux construits à Baie Dumesle dans le Sud ont des coques profondes effilées permettant d’affronter les tempêtes sans se renverser. Un voyage en Floride pour ces marins est une routine.

Spécialité :

Pite, café, cacao, banane, céréale, riz, maïs, petit mil, pois, vivre, yam, patate

Elevage : bœuf, volaille, cabrit, porc,

Fruit,

Légume,

Autres exemples :

Nous pratiquons la cueillette dans les arbres fruitiers.  La cueillette se fait de diverses manières. On jette des pierres pour faire tomber les mangues. On grimpe sur l’arbre pour ne pas abîmer les fruits. On secoue l’arbre, pour cueillir davantage d’un seul coup. Chaque fois la technique, le savoir-faire augmente.

Nous aimons la noix de coco. Il faut grimper, les paysans lestes entrainés le font avec une aisance qui semble naturelle.

Le chou palmiste est bien agréable. Il faut encore savoir grimper avec des cordes.

Le nageur expérimenté utilise le courant à son avantage. Le novice perd pied immédiatement. Le nageur pratique la poussée d’Archimède. Pour prendre du repos il n’a qu’à se laisser flotter en respirant, en remplissant d’air les poumons, le corps devient plus léger et flotte.

 

 

 

Médecine santé

Docteur, infirmière, auxiliaire, médecin feuille, sage-femme, matrone, gangan, mambo, guérisseur, masseur, coiffeur, dentiste, machann fèy, pharmacien, famasyen ambulan, laborantin, agent de santé, officier sanitaire, bayaku, botaniste, chimiste,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

cercle de la connaissance que l’on va essayer de cerner. Il s’agit sans nul doute d’un travail, patient, fin, qui prendra le temps qu’il faudra, un temps indéfini. Mais peu importe c’est une contribution importante de base pour l’éducation de la jeunesse. Surtout que nous réfléchissons très peu à l’ensemble de connaissances dont notre peuple dispose. Il faudra brancher l’université, les écoles, les centres de savoir traditionnels, comme les péristyles, les ateliers de toutes sortes de métier, de création…

Enfin de compte seul notre peuple branché pourra mener à bien un travail d’une telle envergure. Cela reste une ambition légitime. Cependant il faut noter « le mille-pattes coordonne sans le penser de façon automatique son mouvement. S’il essaie de penser son mouvement il sera bloqué. » Beaucoup de choses que l’on sait ou que l’on sait faire sont exécutées de façon automatique. Ce n’est  pas nécessaire que l’on comprenne le pourquoi pour agir « c’est comme ça ». Lier connaissance empirique et connaissance scientifique représente une gageure, un défi à relever.

Il s’agit là d’un travail extrêmement intéressant et enrichissant pour notre éducation. Nous apprenons à avaler la « soi-disant » science occidentale avec très peu de laboratoire, très peu d’atelier expérimental. Nous avons dans le pays en ensemble de savoir, d’expériences pratiques qui sont répertoriés dans des codes comme nos proverbes, ou dans le savoir-faire populaire.

Exemple  « Ou krache anlè li tonbe sou nen w », « pi ro pran pi gros so ». Le contexte physique de la pesanteur est représenté, mais associé à un contexte social ou moral. On parlera à l’école de la pomme de Newton pour exprimer la pesanteur.

 

 

Méthode suggérée :

Les domaines de connaissance étant multiples, il s’agit d’un savoir encyclopédique à découvrir, à répertorier. Il faut que ce soit un travail d’équipe multidisciplinaire. Chacun dans sa branche établit peu à peu le

savoir disponible. Avec des passes successives, qui vont en s’élargissant, en s’approfondissant. C’est le cercle du savoir, le PATRIMOINE SAVOIR FAIRE TRADITIONNELS                         Alex Duquella 20 sept 2012

Quelques notes repères

A chaque domaine de la connaissance est associé un ensemble de savoir-faire,  de connaissances empiriques et de connaissances scientifiques. Savoir-faire semble être associé à un métier manuel, mais il est aussi bien à des connaissances précises qui permettent de résoudre des problèmes, d’affronter des situations inattendues. Le savoir-faire est la routine, le métier, la technique, l’expérience dans un domaine particulier qui nous rend particulièrement performant.

Savoir-faire devrait être associé à créativité, imagination, intuition, déduction.

Manier l’outil avec dextérité est un premier savoir-faire. Produire une œuvre d’art avec l’outil relève d’un autre niveau de savoir-faire. Le grand artiste Tiga insistait même que l’artiste selon ses besoins de création créait l’outil adéquat, ce qui nous amène à un niveau encore plus élevé de savoir-faire.

Domaines :

Agriculture, polyculture, rotation, engrais, protection, vannier, le syndic en irrigation,

Médecine, thé, infusion, massage, « rale », simple lié à réflexologie,

Métallurgie, or, cuivre, acier, aluminium, potin, forge, Ferblantier, forgeron, mineur,

Les taïnos pratiquaient la métallurgie de l’or

Pêche, les nuages dans le ciel signalent la pêche qui sera bonne

Élevage, croisement, maquignon, dompteur, vétérinaire,

Elevage dans des domaines variés, volaille, porc, chèvre, bœuf, cheval, mouton, pisciculture, ruche, lapin,

Construction, de maison, en bois, en terre, en maçonnerie, maçon, charpentier, ferrailleur, terrasseur, jardinier, carreleur, vitrier, ferronnier, maréchal ferrant, tôlier, couvreur, cordeur,

Construction marine, bois fouye,  pipirite,

Architecture, ville, campagne

Agro industrie, aqueduc, canaux, ponts,

Art, arts plastiques, peinture, sculpture, gravure, céramique,

Artisanat, de toute sorte, artisanat d’art, artisanat utilitaire

Langue créole, les proverbes, les contes, conteur « griot » d’Afrique, tire kont,

Musique, les instruments, les rythmes, les chants, musicien chanteur

Transport, à pied, à dos de bête, en canot, bicyclette, moto, en camion, train, avion

Les routes et voies de communication, sentiers, chemin découpé, sentier serpentant contrôle de la pente, ponts, gués, viaduc,

Connaissance du territoire, montagnes, plaines, vallées, grottes, forêts, littoral, bord de mer, la mer, marais salants, sources chaudes, rivières, lacs, étangs… guide, géographe

Outillage, outil en pierre, en bois en métal, couteau et hache de pierre, la bêche, machette couline, machette pour fouiller, pour la banane, pour le bois lourd machette de bucheron ou de charpentier, la hache, serpette, Kouto digo, couteau pour le riz, la masse

Armement, pierre, bois, métal, armurier

Nourriture, cuisinier

Habillement, textile, coton, pite, chanvre, soie, protection contre le soleil, l’humidité, laisser passer la brise. Couturier, modiste, designer,

Ameublement, hamac, dodine, chaise bas, balancine, katchoumboumbe, menuisier, ébéniste, charpentier, bucheron, charbonnier…

Unités de poids et mesures, poids, volumes, longueurs, largeurs, hauteur, contenance liquide grains, force, température, marchand, commerçant, revendeur, pacotilleur, 

Mystique,

Relation entre les règnes, minéral, végétal, animal, humain

Equilibre dans la nature, flore, faune

Les éléments air, feu, eau, terre

Croisement de race, de culture, de religion, acceptation mutuelle, respect mutuel,  « tout moun se moun, men tout moun pa menm ». Les ressemblances les différences.

Les bases de l’union, de la solidarité.

Notre tradition de résistance, vivre libres ou mourir des taïnos. Liberté ou la mort des indigènes. Le marronage.

Nos faiblesses, préjugé, acculturation « fè makak » copier, « sove patat », « grese pat »

Les deux mondes, deux peuples, deux cultures

Avons-nous une culture propre ? La culture créole.

Le savoir-faire prend des formes variées :

Savoir faire, savoir vivre, savoir se battre, se défendre, savoir aimer, savoir prier, savoir résister, savoir prendre la fuite, savoir interpréter les signes de la nature, savoir comprendre soi-même, comprendre les autres, savoir s’orienter,

 

Règles de savoir vivre dans notre milieu. Le bonjour qui délie les langues, qui brise la glace. Le merci. La relation avec le mot « moun « chez nous. « Nou tout nou se moun, tout moun se moun. » Honneur, respect !

 

Le savoir-faire s’exerce dans chaque matériau.

Coton, matelassier, métier à tisser, tisserand

Cuir : cordonnier, sellier, gaine pour machette de Pont l’Estère , cireur de chaussures

Paille, chapellier,

Bois, « tambouyé », manche pour houe, pique, hache,

La maison : maîtresse, bonne, cuisinière, garçon la cour, lessiveuse, plombier, jardinier, ramasseur de fatras,

Marchande de lait, de charbon, les pratiques « pye bèf pou pye bèf m al pran l kay pratik », machann akasan, pistache, carte de telephone, les nouveaux métiers qui se créent avec les nouveaux développements

Canzo, la cuisinière prend le charbon rouge avec les doigts avec dextérité, le mécanicien soudeur prend le fer chaud jusqu’à un certain point. Les soudeurs soudent avec des lunettes noires ou vertes insuffisantes.

Les Jérémiens à force d’observer les bateaux au loin développent leur acuité visuelle ce qui leur permettait dans l’armée de devenir de bons tireurs.

Le tireur de bâton arrive à parer les coups, par réflexe mais surtout pour avoir maîtrisé l’art d’observer la position de l’adversaire et sa position propre. Il se situe dans l’espace. Le danseur le fait, les joueurs de football de basket, les tireurs en escrime… le font.

 

Le savoir-faire s’exprime dans la connaissance de faire des choses connaissance qui devient un métier. Ou encore on a des métiers qui demandent un ensemble de savoir-faire.

Ou encore des personnes dans des positions particulières développent un ensemble de connaissances utiles à la société, la grand-mère, pleine de ressources.

 

Comment se fait l’acquisition de la connaissance, par l’observation, l’entrainement, la curiosité, l’expérimentation, l’éducation, le passage d’information en rêve, en vision. Cette connaissance s’acquiert à l’école, dans la famille, à l’école de La vie.

Ex : maître d’arme en bâton, (entrainement long et continu), paysan et la machette, le voleur à la tire, « aoussa », l’écriture jusqu’à la calligraphie.

Comment reconnaître la bonne bête (poitrail, croupe), le bon fruit, la bonne personne, la bonne terre, le bon filon,

Comment attirer la reine d’abeille pour faire la ruche,

Le savoir-faire couvre l’aspect physique, tout aussi bien d’autres aspects, psychologique,

Comment reconnaître la bonne femme, la croupe, le dada, les jambes, la cheville, la cambrure des reins.

Comment reconnaître l’intelligence, la vivacité d’esprit, les yeux vifs, yeux intelligents. « Je kale »

Le langage des yeux. On voit l’intention dans les yeux, le boxeur baisse les yeux pour cacher ses intentions, l’esclave baisse les yeux pour ne pas laisser voir la haine qui couve dans son cœur. Savoir-faire dans ces cas c’est observer pour capter les mouvements, les intentions, les changements, les nuances. On se rappelle le premier système de signaux corporels par rapport au deuxième système le langage, la parole. Toute vérité n’est pas bonne à dire. Le sage tourne la parole sept fois dans sa bouche avant de parler. La parole est d’argent, le silence est d’or.

Attentif aux changements dans l’environnement, harmonie avec l’environnement. Il faut prendre le temps de connaître, de découvrir, d’apprécier, de distinguer

 

Le savoir-faire traditionnel se retrouve pratiquement dans la plupart des branches d’activité de la société.

Quelques exemples :

Agriculture la petite industrie ou l’artisanat de la canne apparue depuis tantôt 500 ans, depuis l’arrivée des conquérants espagnols.

Les formes de culture et d’industrie varient. Les formes modernes voisinent les formes traditionnelles. Moulin à bras d’homme, moulin à bête, moulin à eau, à vapeur, à carburant. Chaufferie pour produire le sirop. Guildive pour obtenir le clairin à partir du sirop ou à partir du jus de canne.  Production de rapadou, de sucre. Tout ceci demande un savoir-faire précis. Les activités connexes telles que transport, semé, nettoyage, coupe, arrosage, de même.

Métiers associés, agriculteurs, coupeurs de canne, chauffeur de moulin, chauffeur de chaufferie, de guildive, de rhumerie, conducteurs de bêtes, de cabrouettes, de camions, mécaniciens, forgerons (machokèt), soudeurs de cuivre ou bronze pour la guildive, de tôle, charpentiers, menuisiers, chimiste, vannier, bucheron

Les instruments, houe, piquois, machette, charrue, marteau, serpette, hache,

Instruments de mesure le densimètre, quantité en poids en volume, liquide.

Mots associés, cheminées tirant d’air, clapet, contrôle d’humidité du bois de la paille,

Exemples : le moulin traditionnel extrait en moyenne au maximum 60% du sucre de la bagasse. La rhumerie Barbancourt  pulvérise la bagasse dans une deuxième passe de moulin et plonge le produit dans l’eau qui absorbe jusqu’à 90% du sucre. La bagasse en poudre est séchée au soleil. Elle contient assez d’énergie pour faire marcher la chaudière de vapeur qui fait tourner les moulins à vapeur. C’est une technologie avancée.

Le technicien de Léogane a écouté avec sagesse et a commenté il faut pouvoir au niveau du moulin traditionnel ou de la guildive saisir la bagasse à la main pour l’introduire dans la presse ou dans le fourneau. Coupant court gentiment au discours sur la technologie avancée de Barbancourt.

Le petit moulin à bête et la chaufferie toute proche dans la plaine près de St Michel ont été une leçon de chose. Les rouleaux verticaux montés en triangle au lieu d’en ligne selon la tradition sont une amélioration pour réduire le nombre de passe de la tige de canne. Les chaudières pour le sirop sont construites de demi-drums en tôle d’acier. Le responsable du moulin a entendu la question sur la simplicité singulière des chaudières par rapport aux chaudières traditionnelles en calotte sphérique coulées en fonderie qui ne sont plus disponibles. Il s’est moqué de la question, le sirop est produit. Seulement il faut renouveler les drums plus souvent. La plaine est boueuse on ne peut plus. Comment assurer le transport du sirop avec des cabrouettes dont les roues vont s’enfoncer dans la vase. La réponse est venue avec la petite caravane de mulets venue charger des bidons de sirop pour les acheminer à la guildive au bourg. Le savoir-faire est présent les problèmes sont résolus.

 

Coupeur de canne, la canne coupée se met en fagot ou paquet de 25 livres environ. Un coupeur de canne moyen coupe en une journée l’équivalent de 400 paquets avec la canne brulée. Les bons coupeurs arrivent à doubler tripler la quantité moyenne. Certains même à quadrupler ou quintupler. Un coupeur inexpérimenté peine à arriver à 100 paquets.

Relation l’homme et la technique. Une phrase  célèbre dit « Le travail c’est la dignité » un autre dit encore « L’éducation élève l’homme à la dignité de son être ». L’homme qui a un métier regarde l’interlocuteur en face d’égal à égal. Le M. s’est approché le tronc bien droit, les yeux jaugeant le curieux. Métier : « chauffeur de moulin ». Tout un savoir-faire et une expérience derrière ce titre.

Forgeron « travay machòkèt ». Du temps de la colonie chaque habitation ou plantation avait son équipe technique, forgeron, charpentier ou menuisier, maquignon. Un forgeron célèbre s’appelait Machoquette. Pourtant dans notre créole le travail grossier manquant de finesse est qualifié de travail « machokèt ». Nos ancêtres venus en esclavage à St Domingue ont apporté leurs connaissances en forge en travail des métaux. Ogou le loa forgeron depuis l’Afrique est présent avec nous. L’esclave était capable d’apprécier le travail grossier. Effectivement le travail de forge lié à l’usine n’avait pas à atteindre une grande finesse. Nos historiens n’ont pas beaucoup fouillé sur le niveau technique des « esclaves à talents ». La tradition de métier est forte chez nous.

Pour les élèves fréquentant l’école telle qu’elle est planifiée, cette tradition n’est pas suivie, elle est même dénoncée avec la contradiction inventée de métier intellectuel valorisant et métier manuel dévalorisant. Le savoir-faire traditionnel tel que posé reflète cette attitude de mépris, de curiosité vis-à-vis d’une connaissance aussi précise existant chez une personne n’ayant pas fréquenté l’école classique.

Les métiers du bois pour aboutir aux canots, au tambour, pilon, chaise, dodine, rouleau de moulin, engrenage avec dent en bois, charrette, porte, fenêtre. Des bateaux de 80 à 100 tonnes et dans la grande tradition 250 à 300 tonnes sont construits sur nos plages.

Les taïnos faisaient des canoës en bois fouillé pouvant prendre 70 personnes. Jusqu’à présent nos charpentiers font de grands canoës prenant  12 à 15 personnes. Sur l’Artibonite devant le marché de Mirebalais, certains canoës peuvent transporter des bêtes de charge. La hache en pierre ou en acier et le feu permettent de creuser le tronc d’arbre.

Les charpentiers marins de la Grand Anse se convertissent facilement en charpentier de construction d’édifice même avec des formes sophistiquées, comprenant très bien les arcs différents arc circulaire, elliptique, parabolique. Dans les bateaux ils jonglent avec les arcs, en travaillant la coque, les traverses les arceaux différents pour obtenir la forme voulue pour chaland, bateau de pêche. Des bateaux construits à Baie Dumesle dans le Sud ont des coques profondes effilées permettant d’affronter les tempêtes sans se renverser. Un voyage en Floride pour ces marins est une routine.

Spécialité :

Pite, café, cacao, banane, céréale, riz, maïs, petit mil, pois, vivre, yam, patate

Elevage : bœuf, volaille, cabrit, porc,

Fruit,

Légume,

Autres exemples :

Nous pratiquons la cueillette dans les arbres fruitiers.  La cueillette se fait de diverses manières. On jette des pierres pour faire tomber les mangues. On grimpe sur l’arbre pour ne pas abîmer les fruits. On secoue l’arbre, pour cueillir davantage d’un seul coup. Chaque fois la technique, le savoir-faire augmente.

Nous aimons la noix de coco. Il faut grimper, les paysans lestes entrainés le font avec une aisance qui semble naturelle.

Le chou palmiste est bien agréable. Il faut encore savoir grimper avec des cordes.

Le nageur expérimenté utilise le courant à son avantage. Le novice perd pied immédiatement. Le nageur pratique la poussée d’Archimède. Pour prendre du repos il n’a qu’à se laisser flotter en respirant, en remplissant d’air les poumons, le corps devient plus léger et flotte.

 

 

 

Médecine santé

Docteur, infirmière, auxiliaire, médecin feuille, sage-femme, matrone, gangan, mambo, guérisseur, masseur, coiffeur, dentiste, machann fèy, pharmacien, famasyen ambulan, laborantin, agent de santé, officier sanitaire, bayaku, botaniste, chimiste,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

cercle de la connaissance que l’on va essayer de cerner. Il s’agit sans nul doute d’un travail, patient, fin, qui prendra le temps qu’il faudra, un temps indéfini. Mais peu importe c’est une contribution importante de base pour l’éducation de la jeunesse. Surtout que nous réfléchissons très peu à l’ensemble de connaissances dont notre peuple dispose. Il faudra brancher l’université, les écoles, les centres de savoir traditionnels, comme les péristyles, les ateliers de toutes sortes de métier, de création…

Enfin de compte seul notre peuple branché pourra mener à bien un travail d’une telle envergure. Cela reste une ambition légitime. Cependant il faut noter « le mille-pattes coordonne sans le penser de façon automatique son mouvement. S’il essaie de penser son mouvement il sera bloqué. » Beaucoup de choses que l’on sait ou que l’on sait faire sont exécutées de façon automatique. Ce n’est  pas nécessaire que l’on comprenne le pourquoi pour agir « c’est comme ça ». Lier connaissance empirique et connaissance scientifique représente une gageure, un défi à relever.

Il s’agit là d’un travail extrêmement intéressant et enrichissant pour notre éducation. Nous apprenons à avaler la « soi-disant » science occidentale avec très peu de laboratoire, très peu d’atelier expérimental. Nous avons dans le pays en ensemble de savoir, d’expériences pratiques qui sont répertoriés dans des codes comme nos proverbes, ou dans le savoir-faire populaire.

Exemple  « Ou krache anlè li tonbe sou nen w », « pi ro pran pi gros so ». Le contexte physique de la pesanteur est représenté, mais associé à un contexte social ou moral. On parlera à l’école de la pomme de Newton pour exprimer la pesanteur.

 

 

Méthode suggérée :

Les domaines de connaissance étant multiples, il s’agit d’un savoir encyclopédique à découvrir, à répertorier. Il faut que ce soit un travail d’équipe multidisciplinaire. Chacun dans sa branche établit peu à peu le

savoir disponible. Avec des passes successives, qui vont en s’élargissant, en s’approfondissant. C’est le cercle du savoir, le PATRIMOINE SAVOIR FAIRE TRADITIONNELS                         Alex Duquella 20 sept 2012

Quelques notes repères

A chaque domaine de la connaissance est associé un ensemble de savoir-faire,  de connaissances empiriques et de connaissances scientifiques. Savoir-faire semble être associé à un métier manuel, mais il est aussi bien à des connaissances précises qui permettent de résoudre des problèmes, d’affronter des situations inattendues. Le savoir-faire est la routine, le métier, la technique, l’expérience dans un domaine particulier qui nous rend particulièrement performant.

Savoir-faire devrait être associé à créativité, imagination, intuition, déduction.

Manier l’outil avec dextérité est un premier savoir-faire. Produire une œuvre d’art avec l’outil relève d’un autre niveau de savoir-faire. Le grand artiste Tiga insistait même que l’artiste selon ses besoins de création créait l’outil adéquat, ce qui nous amène à un niveau encore plus élevé de savoir-faire.

Domaines :

Agriculture, polyculture, rotation, engrais, protection, vannier, le syndic en irrigation,

Médecine, thé, infusion, massage, « rale », simple lié à réflexologie,

Métallurgie, or, cuivre, acier, aluminium, potin, forge, Ferblantier, forgeron, mineur,

Les taïnos pratiquaient la métallurgie de l’or

Pêche, les nuages dans le ciel signalent la pêche qui sera bonne

Élevage, croisement, maquignon, dompteur, vétérinaire,

Elevage dans des domaines variés, volaille, porc, chèvre, bœuf, cheval, mouton, pisciculture, ruche, lapin,

Construction, de maison, en bois, en terre, en maçonnerie, maçon, charpentier, ferrailleur, terrasseur, jardinier, carreleur, vitrier, ferronnier, maréchal ferrant, tôlier, couvreur, cordeur,

Construction marine, bois fouye,  pipirite,

Architecture, ville, campagne

Agro industrie, aqueduc, canaux, ponts,

Art, arts plastiques, peinture, sculpture, gravure, céramique,

Artisanat, de toute sorte, artisanat d’art, artisanat utilitaire

Langue créole, les proverbes, les contes, conteur « griot » d’Afrique, tire kont,

Musique, les instruments, les rythmes, les chants, musicien chanteur

Transport, à pied, à dos de bête, en canot, bicyclette, moto, en camion, train, avion

Les routes et voies de communication, sentiers, chemin découpé, sentier serpentant contrôle de la pente, ponts, gués, viaduc,

Connaissance du territoire, montagnes, plaines, vallées, grottes, forêts, littoral, bord de mer, la mer, marais salants, sources chaudes, rivières, lacs, étangs… guide, géographe

Outillage, outil en pierre, en bois en métal, couteau et hache de pierre, la bêche, machette couline, machette pour fouiller, pour la banane, pour le bois lourd machette de bucheron ou de charpentier, la hache, serpette, Kouto digo, couteau pour le riz, la masse

Armement, pierre, bois, métal, armurier

Nourriture, cuisinier

Habillement, textile, coton, pite, chanvre, soie, protection contre le soleil, l’humidité, laisser passer la brise. Couturier, modiste, designer,

Ameublement, hamac, dodine, chaise bas, balancine, katchoumboumbe, menuisier, ébéniste, charpentier, bucheron, charbonnier…

Unités de poids et mesures, poids, volumes, longueurs, largeurs, hauteur, contenance liquide grains, force, température, marchand, commerçant, revendeur, pacotilleur, 

Mystique,

Relation entre les règnes, minéral, végétal, animal, humain

Equilibre dans la nature, flore, faune

Les éléments air, feu, eau, terre

Croisement de race, de culture, de religion, acceptation mutuelle, respect mutuel,  « tout moun se moun, men tout moun pa menm ». Les ressemblances les différences.

Les bases de l’union, de la solidarité.

Notre tradition de résistance, vivre libres ou mourir des taïnos. Liberté ou la mort des indigènes. Le marronage.

Nos faiblesses, préjugé, acculturation « fè makak » copier, « sove patat », « grese pat »

Les deux mondes, deux peuples, deux cultures

Avons-nous une culture propre ? La culture créole.

Le savoir-faire prend des formes variées :

Savoir faire, savoir vivre, savoir se battre, se défendre, savoir aimer, savoir prier, savoir résister, savoir prendre la fuite, savoir interpréter les signes de la nature, savoir comprendre soi-même, comprendre les autres, savoir s’orienter,

 

Règles de savoir vivre dans notre milieu. Le bonjour qui délie les langues, qui brise la glace. Le merci. La relation avec le mot « moun « chez nous. « Nou tout nou se moun, tout moun se moun. » Honneur, respect !

 

Le savoir-faire s’exerce dans chaque matériau.

Coton, matelassier, métier à tisser, tisserand

Cuir : cordonnier, sellier, gaine pour machette de Pont l’Estère , cireur de chaussures

Paille, chapellier,

Bois, « tambouyé », manche pour houe, pique, hache,

La maison : maîtresse, bonne, cuisinière, garçon la cour, lessiveuse, plombier, jardinier, ramasseur de fatras,

Marchande de lait, de charbon, les pratiques « pye bèf pou pye bèf m al pran l kay pratik », machann akasan, pistache, carte de telephone, les nouveaux métiers qui se créent avec les nouveaux développements

Canzo, la cuisinière prend le charbon rouge avec les doigts avec dextérité, le mécanicien soudeur prend le fer chaud jusqu’à un certain point. Les soudeurs soudent avec des lunettes noires ou vertes insuffisantes.

Les Jérémiens à force d’observer les bateaux au loin développent leur acuité visuelle ce qui leur permettait dans l’armée de devenir de bons tireurs.

Le tireur de bâton arrive à parer les coups, par réflexe mais surtout pour avoir maîtrisé l’art d’observer la position de l’adversaire et sa position propre. Il se situe dans l’espace. Le danseur le fait, les joueurs de football de basket, les tireurs en escrime… le font.

 

Le savoir-faire s’exprime dans la connaissance de faire des choses connaissance qui devient un métier. Ou encore on a des métiers qui demandent un ensemble de savoir-faire.

Ou encore des personnes dans des positions particulières développent un ensemble de connaissances utiles à la société, la grand-mère, pleine de ressources.

 

Comment se fait l’acquisition de la connaissance, par l’observation, l’entrainement, la curiosité, l’expérimentation, l’éducation, le passage d’information en rêve, en vision. Cette connaissance s’acquiert à l’école, dans la famille, à l’école de La vie.

Ex : maître d’arme en bâton, (entrainement long et continu), paysan et la machette, le voleur à la tire, « aoussa », l’écriture jusqu’à la calligraphie.

Comment reconnaître la bonne bête (poitrail, croupe), le bon fruit, la bonne personne, la bonne terre, le bon filon,

Comment attirer la reine d’abeille pour faire la ruche,

Le savoir-faire couvre l’aspect physique, tout aussi bien d’autres aspects, psychologique,

Comment reconnaître la bonne femme, la croupe, le dada, les jambes, la cheville, la cambrure des reins.

Comment reconnaître l’intelligence, la vivacité d’esprit, les yeux vifs, yeux intelligents. « Je kale »

Le langage des yeux. On voit l’intention dans les yeux, le boxeur baisse les yeux pour cacher ses intentions, l’esclave baisse les yeux pour ne pas laisser voir la haine qui couve dans son cœur. Savoir-faire dans ces cas c’est observer pour capter les mouvements, les intentions, les changements, les nuances. On se rappelle le premier système de signaux corporels par rapport au deuxième système le langage, la parole. Toute vérité n’est pas bonne à dire. Le sage tourne la parole sept fois dans sa bouche avant de parler. La parole est d’argent, le silence est d’or.

Attentif aux changements dans l’environnement, harmonie avec l’environnement. Il faut prendre le temps de connaître, de découvrir, d’apprécier, de distinguer

 

Le savoir-faire traditionnel se retrouve pratiquement dans la plupart des branches d’activité de la société.

Quelques exemples :

Agriculture la petite industrie ou l’artisanat de la canne apparue depuis tantôt 500 ans, depuis l’arrivée des conquérants espagnols.

Les formes de culture et d’industrie varient. Les formes modernes voisinent les formes traditionnelles. Moulin à bras d’homme, moulin à bête, moulin à eau, à vapeur, à carburant. Chaufferie pour produire le sirop. Guildive pour obtenir le clairin à partir du sirop ou à partir du jus de canne.  Production de rapadou, de sucre. Tout ceci demande un savoir-faire précis. Les activités connexes telles que transport, semé, nettoyage, coupe, arrosage, de même.

Métiers associés, agriculteurs, coupeurs de canne, chauffeur de moulin, chauffeur de chaufferie, de guildive, de rhumerie, conducteurs de bêtes, de cabrouettes, de camions, mécaniciens, forgerons (machokèt), soudeurs de cuivre ou bronze pour la guildive, de tôle, charpentiers, menuisiers, chimiste, vannier, bucheron

Les instruments, houe, piquois, machette, charrue, marteau, serpette, hache,

Instruments de mesure le densimètre, quantité en poids en volume, liquide.

Mots associés, cheminées tirant d’air, clapet, contrôle d’humidité du bois de la paille,

Exemples : le moulin traditionnel extrait en moyenne au maximum 60% du sucre de la bagasse. La rhumerie Barbancourt  pulvérise la bagasse dans une deuxième passe de moulin et plonge le produit dans l’eau qui absorbe jusqu’à 90% du sucre. La bagasse en poudre est séchée au soleil. Elle contient assez d’énergie pour faire marcher la chaudière de vapeur qui fait tourner les moulins à vapeur. C’est une technologie avancée.

Le technicien de Léogane a écouté avec sagesse et a commenté il faut pouvoir au niveau du moulin traditionnel ou de la guildive saisir la bagasse à la main pour l’introduire dans la presse ou dans le fourneau. Coupant court gentiment au discours sur la technologie avancée de Barbancourt.

Le petit moulin à bête et la chaufferie toute proche dans la plaine près de St Michel ont été une leçon de chose. Les rouleaux verticaux montés en triangle au lieu d’en ligne selon la tradition sont une amélioration pour réduire le nombre de passe de la tige de canne. Les chaudières pour le sirop sont construites de demi-drums en tôle d’acier. Le responsable du moulin a entendu la question sur la simplicité singulière des chaudières par rapport aux chaudières traditionnelles en calotte sphérique coulées en fonderie qui ne sont plus disponibles. Il s’est moqué de la question, le sirop est produit. Seulement il faut renouveler les drums plus souvent. La plaine est boueuse on ne peut plus. Comment assurer le transport du sirop avec des cabrouettes dont les roues vont s’enfoncer dans la vase. La réponse est venue avec la petite caravane de mulets venue charger des bidons de sirop pour les acheminer à la guildive au bourg. Le savoir-faire est présent les problèmes sont résolus.

 

Coupeur de canne, la canne coupée se met en fagot ou paquet de 25 livres environ. Un coupeur de canne moyen coupe en une journée l’équivalent de 400 paquets avec la canne brulée. Les bons coupeurs arrivent à doubler tripler la quantité moyenne. Certains même à quadrupler ou quintupler. Un coupeur inexpérimenté peine à arriver à 100 paquets.

Relation l’homme et la technique. Une phrase  célèbre dit « Le travail c’est la dignité » un autre dit encore « L’éducation élève l’homme à la dignité de son être ». L’homme qui a un métier regarde l’interlocuteur en face d’égal à égal. Le M. s’est approché le tronc bien droit, les yeux jaugeant le curieux. Métier : « chauffeur de moulin ». Tout un savoir-faire et une expérience derrière ce titre.

Forgeron « travay machòkèt ». Du temps de la colonie chaque habitation ou plantation avait son équipe technique, forgeron, charpentier ou menuisier, maquignon. Un forgeron célèbre s’appelait Machoquette. Pourtant dans notre créole le travail grossier manquant de finesse est qualifié de travail « machokèt ». Nos ancêtres venus en esclavage à St Domingue ont apporté leurs connaissances en forge en travail des métaux. Ogou le loa forgeron depuis l’Afrique est présent avec nous. L’esclave était capable d’apprécier le travail grossier. Effectivement le travail de forge lié à l’usine n’avait pas à atteindre une grande finesse. Nos historiens n’ont pas beaucoup fouillé sur le niveau technique des « esclaves à talents ». La tradition de métier est forte chez nous.

Pour les élèves fréquentant l’école telle qu’elle est planifiée, cette tradition n’est pas suivie, elle est même dénoncée avec la contradiction inventée de métier intellectuel valorisant et métier manuel dévalorisant. Le savoir-faire traditionnel tel que posé reflète cette attitude de mépris, de curiosité vis-à-vis d’une connaissance aussi précise existant chez une personne n’ayant pas fréquenté l’école classique.

Les métiers du bois pour aboutir aux canots, au tambour, pilon, chaise, dodine, rouleau de moulin, engrenage avec dent en bois, charrette, porte, fenêtre. Des bateaux de 80 à 100 tonnes et dans la grande tradition 250 à 300 tonnes sont construits sur nos plages.

Les taïnos faisaient des canoës en bois fouillé pouvant prendre 70 personnes. Jusqu’à présent nos charpentiers font de grands canoës prenant  12 à 15 personnes. Sur l’Artibonite devant le marché de Mirebalais, certains canoës peuvent transporter des bêtes de charge. La hache en pierre ou en acier et le feu permettent de creuser le tronc d’arbre.

Les charpentiers marins de la Grand Anse se convertissent facilement en charpentier de construction d’édifice même avec des formes sophistiquées, comprenant très bien les arcs différents arc circulaire, elliptique, parabolique. Dans les bateaux ils jonglent avec les arcs, en travaillant la coque, les traverses les arceaux différents pour obtenir la forme voulue pour chaland, bateau de pêche. Des bateaux construits à Baie Dumesle dans le Sud ont des coques profondes effilées permettant d’affronter les tempêtes sans se renverser. Un voyage en Floride pour ces marins est une routine.

Spécialité :

Pite, café, cacao, banane, céréale, riz, maïs, petit mil, pois, vivre, yam, patate

Elevage : bœuf, volaille, cabrit, porc,

Fruit,

Légume,

Autres exemples :

Nous pratiquons la cueillette dans les arbres fruitiers.  La cueillette se fait de diverses manières. On jette des pierres pour faire tomber les mangues. On grimpe sur l’arbre pour ne pas abîmer les fruits. On secoue l’arbre, pour cueillir davantage d’un seul coup. Chaque fois la technique, le savoir-faire augmente.

Nous aimons la noix de coco. Il faut grimper, les paysans lestes entrainés le font avec une aisance qui semble naturelle.

Le chou palmiste est bien agréable. Il faut encore savoir grimper avec des cordes.

Le nageur expérimenté utilise le courant à son avantage. Le novice perd pied immédiatement. Le nageur pratique la poussée d’Archimède. Pour prendre du repos il n’a qu’à se laisser flotter en respirant, en remplissant d’air les poumons, le corps devient plus léger et flotte.

 

 

 

Médecine santé

Docteur, infirmière, auxiliaire, médecin feuille, sage-femme, matrone, gangan, mambo, guérisseur, masseur, coiffeur, dentiste, machann fèy, pharmacien, famasyen ambulan, laborantin, agent de santé, officier sanitaire, bayaku, botaniste, chimiste,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

cercle de la connaissance que l’on va essayer de cerner. Il s’agit sans nul doute d’un travail, patient, fin, qui prendra le temps qu’il faudra, un temps indéfini. Mais peu importe c’est une contribution importante de base pour l’éducation de la jeunesse. Surtout que nous réfléchissons très peu à l’ensemble de connaissances dont notre peuple dispose. Il faudra brancher l’université, les écoles, les centres de savoir traditionnels, comme les péristyles, les ateliers de toutes sortes de métier, de création…

Enfin de compte seul notre peuple branché pourra mener à bien un travail d’une telle envergure. Cela reste une ambition légitime. Cependant il faut noter « le mille-pattes coordonne sans le penser de façon automatique son mouvement. S’il essaie de penser son mouvement il sera bloqué. » Beaucoup de choses que l’on sait ou que l’on sait faire sont exécutées de façon automatique. Ce n’est  pas nécessaire que l’on comprenne le pourquoi pour agir « c’est comme ça ». Lier connaissance empirique et connaissance scientifique représente une gageure, un défi à relever.

Il s’agit là d’un travail extrêmement intéressant et enrichissant pour notre éducation. Nous apprenons à avaler la « soi-disant » science occidentale avec très peu de laboratoire, très peu d’atelier expérimental. Nous avons dans le pays en ensemble de savoir, d’expériences pratiques qui sont répertoriés dans des codes comme nos proverbes, ou dans le savoir-faire populaire.

Exemple  « Ou krache anlè li tonbe sou nen w », « pi ro pran pi gros so ». Le contexte physique de la pesanteur est représenté, mais associé à un contexte social ou moral. On parlera à l’école de la pomme de Newton pour exprimer la pesanteur.